Jean-Pierre GATTI : Petit retour sur ce Monte Carlo

Ce rallye mythique est un rallye difficile physiquement car il se joue sur 4 jours avec des horaires très éprouvants dès le premier jour.

Il en résulte une fatigue physique qui peut jouer bien des tours à de nombreux concurrents mais si l’adrénaline est là pour nous aider à tenir…

En effet, la première voiture à partir de Monaco s’élance le jeudi à 17 heures et compte tenu des 3 minutes qui espacent les 15 premiers, le 16ème à partir ne part que 46 minutes plus tard.

En ce qui nous concerne, nous quittons Monaco à 18h50.

L’arrivée de la première voiture est prévue à Gap à minuit et demi… On fait vite le calcul et si l’on ajoute 1 heure 50 à cet horaire, nous avons pointé à l’entrée du parc d’assistance à 2h20 le vendredi matin.

Le temps de faire le point avec l’assistance (heureusement autorisée à rentrer la voiture au parc après 40 minutes d’assistance) et de rejoindre notre gîte, nous nous sommes couchés à 3h30.

La première voiture s’élance le lendemain à 7h30, il ne reste pas grand-chose pour prendre une bonne douche et aller se coucher.

Le vendredi est moins éprouvant mais les conditions de courses sont très particulières car les km de routier sont importants et nous devons composer avec les milliers de spectateurs qui se déplacent en masse pour suivre les 30 premiers de spéciale en spéciale, cela nous obligeant à rouler entre les files de voitures si nous voulons pointer à l’heure.

Le samedi est assez éprouvant car nous finissons les épreuves chronométrées autour de Gap et nous devons passer au tout dernier parc d’assistance à Gap avant de rejoindre Monaco par la route.

En effet, il n’y a plus aucune assistance autorisée après celle de Gap le vendredi soir, si ce n’est un seul changement de pneus le samedi matin.

Sur le plan des résultats et de la stratégie de course :

Comme seuls les 60 premiers sont autorisés à prendre le départ du dimanche matin pour aller courir les mythiques spéciales du Col du Turini et du Col de Braus (photo jointe), notre seul objectif était dans ce rallye était de finir dans les 60 premiers au soir du samedi.

C’était un objectif qui nous semblait prudent dans la mesure où je venais juste de toucher ma 208 qui était entièrement neuve (caisse neuve, moteur neuf, boite révisée, amortisseurs révisés et tout un tas de petits détails à finir dont notamment la pose in extremis du nouvel extincteur homologué FIA la veille du départ…)

Grâce aux bons soins de notre préparateur « CHIRAT DÉVELOPPEMENT » qui a fait un magnifique travail, notre voiture a été terminée à temps.

Nous attaquons donc notre première journée par un long routier qui nous mène de Monaco aux environs de Sisteron pour une première spéciale. Spéciale neutralisée suite à un accident, nous prenons celle-ci en mode routier et héritons d’un temps forfaitaire.

Dès la seconde spéciale, les choses changent et nous attaquons sur une route verglacée qui nous rappelle la Coupe 104 ZS Glace dont nous portons haut les couleurs.

 Nous roulons d’autant plus prudemment sur toute cette spéciale d’autant que dès les tous premiers virages, l’adhérence est telle que nous effectuons une petite touchette sur la pare-chocs arrière-G qui nous rappelle notre objectif principal d’être à l’arrivée de ce magnifique rallye.

 Le lendemain, jour J pour attaquer fort avec comme objectif d’être assurés de rentrer dans les 60 le samedi soir à Monaco.

 Nous partons en 70ème position et effectuons la plus belle “ remontada ” du rallye pour nous classer 55èmes à la mi-journée puis finalement 44èmes au terme de cette journée avec plus de 5 minutes d’avance sur le 60ème au scratch. Objectif réussi, il n’y a plus qu’à assurer le samedi (sauf problème mécanique), pour être sûrs de rouler le dimanche sur les spéciales mythiques !

 Le samedi se déroule comme espéré, nous assurons à mort et rentrons le samedi soir en ayant encore gagné une place au général et 7èmes de notre catégorie.

 Second objectif désormais : finir ce rallye et être à l’arrivée…

 Le dimanche matin, je roule enfin à ma main en me lâchant un peu dès la spéciale du Turini et là… patatrac ! Alors que nous roulions forts dans la montée du Turini, en pleine spéciale le voyant rouge du tableau de bord s’allume me signalant un défaut VVT.

 Défaut confirmé quelques instants plus tard car la lampe reste allumée et la puissance de notre moteur s’effondre… Nous finissons la spéciale à 30 km/h en guettant dans les rétroviseurs à chaque petite ligne droite pour ne pas nous faire rentrer dedans dans les virages qui vont suivre.

 La mort dans l’âme nous rejoignons l’arrivée de cette spéciale en ayant gros sur le cœur. La panne va-t-elle nous obliger à abandonner ?

 Une fois passé le point stop, nous nous dé-casquons bien vite en sautons de la voiture pour comprendre ce qui a bien pu se passer. On nous signale une fuite d’huile importante sous le moteur à l’arrivée du point stop. Je regarde et constate une nouvelle flaque d’huile. Il n’y a pratiquement pas de relais téléphonique à cet endroit et j’ai toutes les peines du monde à établir le contact avec mon mécano que je finis par avoir et qui m’indique l’endroit où regarder et comment faire pour repartir.

 Heureusement, ses bons conseils nous permettent de réparer de manière provisoire et de repartir. Heureusement également, nous avions de l’huile en cas de besoin dans la voiture…

 Le temps perdu à réparer nous oblige à pointer en retard de 8 mn au CH suivant. Autant dire que pour l’idée de finir dans les 40 premiers s’envole et que notre seul objectif maintenant est de rejoindre l’arrivée.

 La spéciale suivante est également neutralisée et nous devons rouler rapidement sur le routier pour ne pas prendre encore des pénalités, d’autant qu’il nous reste un ravitaillement en essence à faire et qu’il n’y a qu’une seule pompe de SP 98 à la station-service. Et évidemment il y a la queue à la replika klockor pompe. Nous mettons donc du SP 95 et pointons juste dans la minute…

 Un peu de stress avant d’attaquer la dernière boucle que nous finissons sans concombre, avant de rejoindre le port de Monaco.

 Grâce à l’attaque du vendredi, nous nous classons finalement 50ème au scratch, 12èmes de notre catégorie sur 23 partants, très heureux d’être à l’arrivée et officiellement classés !

 Une belle aventure et de très bons souvenirs en tête !

Jean Pierre Gatti

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